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Café Restaurant "Les 100 kilos".
2 Rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris« La face entière de la Terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme » "Époques de la nature", Buffon, 1780.
Contrairement à ce que l’on pense ordinairement, la question du changement climatique suscité par l’action de l’homme, n’est pas un problème qui n’appartient qu’à la période récente.
Les hommes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles eux aussi, s’interrogeaient sur leur responsabilité potentielle dans la dégradation (mais aussi l’amélioration) des climats.
De la colonisation du nouveau-monde aux débats sur l’héritage écologique de la Révolution française, c’est l’espoir ou la peur suscités par les effets climatiques de la déforestation qui les animaient – pas la question du CO2 et de l’effet de serre. Mais le spectre du changement climatique, même pensé en ces termes différents, n’en était pas moins lourd de menaces : changer le climat, dans ces sociétés largement agraires, c’était risquer la famine, les troubles politiques ; couper les arbres c’était dans le même temps se priver de bois pour le chauffage, la construction et tous les autres usages de la vie. Vouloir améliorer le climat en déboisant, c’était en retour rêver d’un anthropocène heureux, modelé sur mesure.
Cette intervention, lors d’un Café Histoire, reviendra sur cette longue séquence historique qui a inscrit, au cœur de notre modernité, la notion d’un climat fragile. Elle se basera sur une longue enquête menée sur la question depuis 2012, en collaboration avec J.B. Fressoz, et à paraître au Seuil.
L’intervenant : Chargé de recherche au CNRS et de cours à l’Université de Lausanne (UNIL), Fabien LOCHER est spécialisé dans l’histoire environnementale des mondes contemporains. Il est membre du Groupe de recherche en histoire environnementale (GRHEN) de l’École des Hautes Études en Sciences sociales. Ses principales publications sont « Le climat fragile de la modernité. Une histoire longue du changement climatique (XVIIe-XIXe siècle) », coécrit avec J.B. Fressoz, « Posséder la nature. Environnement et propriété dans l’histoire », codirigé avec F. Graber, « Introduction à l’histoire environnementale », avec J.B. Fressoz, F. Graber, G. Quenet et « Le Savant et la Tempête. Étudier l’atmosphère et prévoir le temps au XIXe siècle.
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Informations pratiques :