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Cafés Histoire
L’histoire des épidémies et des maladies infectieuses
- Date : samedi 18 mars 2006
- Horaires : de
17:00 à
18:30
- Lieu :
L’absynthe Café
54, rue de Turbigo 75003
- Intervenant : Didier Raoult est professeur de Microbiologie à la faculté de Médecine de Marseille
où il dirige une unité de recherche dub CNRS et un Institut Fédératif de recherche sur les maladies infectieuses. Auteur de plusieurs ouvrages et de 800 articles scientifiques internationaux, il dirige le plus grand laboratoire hospitalier de microbiologie en France. Spécialisé dans les maladies infectieuses nouvelles, il a décrit plus de 50 organismes pathogènes nouveaux pour l’homme, dont le plus gros virus connu sur terre (Mimivirus) . Il a créé un centre collaborateur OMS sur les maladies transmises par les insectes et les tiques. Expert reconnu, il a écrit en 2003 pour le gouvernement un rapport sur le bioterrorisme et les maladies contagieuses et dirige le conseil scientifique microbiologique du laboratoire de haute sécurité (P4) de l’INSERM à Lyon.
- Présentation : Les épidémies ont de tous temps marqué l’Histoire des sociétés humaines. Incomprises jusqu’à une époque récente (18è - 19è siècles), elles ont souvent été considérées comme une punition divine, voire une manifestation du diable. C’est ainsi que, au Moyen-Age, lors d’épidémies de pestes, des boucs-émissaires furent souvent victimes de la fureur populaire : Juifs, “étrangers” (l’inconnu venu dune région voisine), femmes vivant en marge de la société (qualifiées de sorcières)... Ces peurs irrationnelles n’ont pas disparu de nos modes comportementaux, comme la révélée l’apparition du S.I.D.A. dans les années 1980 : étaient alors stigmatisés les homosexuels, les haïtiens, puis un bon nombre de personnes vivant “en marge” de la société.
Didier Raoult évoque, à travers les cas de pestes et de grippes dans l’Histoire, ces réactions populaires, ainsi que les causes de ces épidémies et les mesures à prendre.
- Histoire de quelques maladies infectieuses
(source : Les nouveaux risques infectieux. Grippe aviaire, SRAS, et après ? de Didier Raoult, Éditions Lignes de Repères, 272 p., 2005, 19 €, p., ch. 9)
La tuberculose - La tuberculose date de plus de 16 000 ans. C’est l’une des rares maladies retrouvées à la fois en Amérique et dans l’Ancien Monde, alors que
les deux mondes se sont séparés il y a plus de 10.000 années lors de la
formation du détroit de Béring. C’est une des rares maladies infectieuses
purement humaines dont on pensait qu’elle était susceptible de
dater d’avant l’isolement des hommes dans ces deux parties du monde.
La lèpre - L’histoire de la lèpre n’a pas été élucidée, comme celle de la peste, à partir de vestiges humains mais à partir de prélèvements de bactéries
actuelles étudiées génétiquement. (…) Il semble, d’après une étude
récente faite par Stenard Cole, à l’Institut Pasteur, que la lèpre soit née
en Afrique de l’Est, avant de commencer sa diffusion en Extrême-Orient
et en Europe. Elle est arrivée relativement tardivement en Europe, d’après
les données actuellement obtenues en Afrique Noire. Il est possible
que son transfert d’Asie en Europe ait été le fait des armées
d’Alexandre le Grand après sa conquête de l’Inde (IVème siècle av. J-C).
La peste - La peste était définie dans les textes anciens comme une maladie contagieuse se propageant rapidement, ce qui n’a rien de spécifique. (…) La grande épidémie qui va survenir à la fin de l’Empire romain, décrite par
Procope, est appelée peste justinienne (VIème siècle). De la même manière, la grande épidémie qui va envahir tout l’Occident à partir de l’Orient à la fin du XIVe siècle, et qui va causer la plus lourde mortalité connue dans cette partie monde, a été parfaitement décrite comme une maladie bubonique par le médecin d’Avignon, Guy de Chaulliac, alors médecin à Montpellier. Cette épidémie européenne connaîtra de multiples sursauts, dont le dernier en France aura lieu en 1720, à Marseille, où une grande partie de la population en sera victime. Cette peste a laissé un si mauvais souvenir qu’elle a été baptisée peste noire, du fait de la noirceur de son pronostic. La dernière grande pandémie de peste au XIXe siècle a commencé en Extrême-Orient et la recherche de son origine a fait l’objet d’une lutte acharnée entre le Français Alexandre Yersin et l’école japonaise. Yersin réussira à isoler la bactérie qui porte maintenant son nom, Yersinia pestis, à partir de ganglions et de sang de pestiférés issus de Hong Kong. - Le virus de la grippe espagnole - Ce virus a pu être entièrement étudié sur le plan génétique, grâce à l’existence de cadavres congelés de patients morts en 1918 de cette infection grippe. Ces prélèvements ont été faits dans le grand nord américain, et nous connaissons actuellement parfaitement la séquence du virus de la grippe espagnole qui ne semble pas d’origine aviaire.
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