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Faire vivre l’Histoire : les Cafés Histoire à Paris
Espaces de rencontres, d’échanges et de questionnement, les « Cafés Histoire » de l’Association Thucydide rassemblent, dans un espace convivial, des historiens, journalistes ou témoins d’un événement autour d’un public avide de connaissances et de compréhension de l’Histoire, de l’actualité et des faits de société.
Ces espaces de rencontres sont également des lieux de diffusion des connaissances : distribution de livrets d’information et de documents explicatifs, présentation d’ouvrages, font également partie de l’ensemble de la manifestation.
Les Cafés Histoire et nos autres événements sont désormais annoncés sur notre nouveau site des Cafés Théma : http://cafes-thema.com/
Les tribunaux royaux, aux derniers siècles du Moyen Âge, ont jugé les fous. Revêtant différents visages mais toujours décrite comme un trouble naturel, la folie soulève des questions fondamentales dans la sphère judiciaire. Peut-on juger les fous ?
En partant de sources parisiennes datées du milieu du XIIIe siècle à la fin du XVe siècle (Parlement de Paris, Châtelet, Trésor des Chartes), Maud Ternon retrace l’appréhension et la prise en charge de la folie au Moyen Âge*.
L’intervenante : Ancienne élève de l’École normale supérieure et agrégée d’histoire, Maud TERNON a enseigné l’histoire médiévale dans plusieurs universités d’’Île-de-France.
« Réputé vorace, cruel, destructeur, sanguinaire et même amateur de chair humaine, le loup terrifie l’homme depuis la nuit des temps. Fondée ou non, cette peur fait en tout cas partie de notre histoire culturelle ».
Dans la longue durée, la peur du loup en Occident est un fait constant au fil des millénaires, mais il y a quand même des périodes durant lesquelles cette peur du loup a ralenti, s’est faite moins grande...
L’intervenant : Michel PASTOUREAU, historien médiéviste, Directeur de recherches à l’École pratique des Hautes Études (EHESS), titulaire de la chaire d’histoire de la symbolique occidentale, est spécialiste de l’histoire des couleurs et de leur perception par les sociétés et de l’histoire des animaux et de leurs représentations…
Quelle place occupe la violence à la fin du Moyen Âge dans une société ou s’impose l’État justicier ?
Louée, nécessaire à l’établissement de la réputation, impérative pour rétablir l’honneur blessé dans un processus de vengeance, la violence continue d’être largement pratiquée par toutes les couches sociales, nobles et non nobles, au Moyen Âge.
Mais le roi et les juges, qui partagent l’ensemble de ces valeurs tout en défendant l’ordre public, la codifient, définissent ses modes de condamnation et sa légitimité, tandis que les nobles tendent à l’exercer comme un privilège dû à leur rang.
L’intervenante : Claude GAUVARD est professeure émérite d’histoire du Moyen Âge à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où elle a dirigé l’École doctorale d’Histoire, et est membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Spécialiste de la société politique au Moyen Âge, elle consacre notamment son œuvre à l’histoire de la criminalité et de la justice qu’elle étudie en dégageant les comportements des différentes composantes de la société et les valeurs sur lesquelles se fondent le lien social. Elle dirige, aux Puf, les collections « Une histoire personnelle » et « Le nœud gordien » et co-dirige la Revue Historique.
Un Café Histoire spécial Mai 68 en partenariat avec la bibliothèque Buffon.
Quelles sont les couleurs de nos souvenirs ? Que traduisent-elles de nos engagements ? De quelle façon un événement historique imprime la mémoire collective ? Comment les couleurs ont-elles signifié la rupture créée par les jolis mois de mai et juin 1968 ?
Pour célébrer le 50e anniversaire de Mai 68, l’association Thucydide et la bibliothèque Buffon vous proposent de (re) découvrir « le moment 1968 » au prisme des couleurs, à l’occasion d’une soirée d’échanges avec l’historien Michel Pastoureau.
ATTENTION
Ce Café Histoire sur Mai 68 est organisé exceptionnellement Bibliothèque Buffon, 15 Bis rue Buffon, 75005 Paris.
Animaux, oiseaux, serpents ou créatures imaginaires… que représentent les bêtes des mondes terrestre et sous-marin pour les hommes du Moyen Âge ? Sont-ils tous enfants de Dieu ? Peuvent-ils travailler le dimanche ? En étudiant les bestiaires médiévaux, ce sont là quelques-unes des questions surprenantes auxquelles s’est confronté (…) Michel Pastoureau, l’un de nos historiens les plus inclassables.
En 1972, alors âgé de 25 ans, Michel Pastoureau présente sa thèse qui porte sur « le bestiaire héraldique médiéval ». En dépit du soutien d’historiens bien installés comme Georges Duby ou Jacques Le Goff, son sujet fait alors l’objet de suspicion chez certains confrères qui froncent le nez devant ce travail sur l’étude des blasons et des armoiries, encore considéré comme secondaire, plus proche de l’ésotérisme que de l’histoire. Quatre décennies et une bonne quarantaine de livres plus tard, les travaux de ce spécialiste de la symbolique médiévale rencontrent un public passionné par l’histoire des mentalités. Car en se frottant aux bestiaires, l’auteur nous révèle un nouveau pan de la culture médiévale, celui de la relation qui unit les hommes à l’animal, qu’il soit réel, imaginaire (et ce qui est imaginaire est vrai) sauvage ou domestique.
Présentation de Michel Pastoureau et de ses travaux dans le hors-série "Le bestiaire symbolique et fantastique" du journal Le Monde de la Bible (2011).
L’intervenant : Michel PASTOUREAU est historien médiéviste, Directeur de recherches à l’École pratique des Hautes Études (EHESS), titulaire de la chaire d’histoire de la symbolique occidentale, spécialiste de l’histoire des couleurs et de leur perception par les sociétés ; il est l’auteur de dizaines d’ouvrages ressortissant à l’histoire des symboles et des représentations.
De l’unification de l’Égypte vers 3100 avant notre ère à la conquête de l’Égypte par Alexandre le Grand en 332 av. J.-C., quelque 500 pharaons, des plus éphémères aux plus brillants, se sont succédé à la tête du pays.
Pierre angulaire de la société, la monarchie pharaonique explique l’extraordinaire longévité de la civilisation égyptienne qui survivra à sa disparition encore pendant plusieurs siècles.
Qui devient pharaon et comment ? Quels sont les attributs et l’image qui le caractérisent ? Quelle est l’étendue de ses pouvoirs ? Quels monuments les pharaons ont-ils construit ? Que deviennent-il après leur mort ?
Les découvertes archéologiques ainsi que l’étude et la publication des sources écrites enrichissent constamment les réponses aux questions que suscitent les anciens rois d’Égypte.
L’intervenante : Florence MARUÉJOL est historienne, Docteure en Égyptologie. Florence Maruéjol a travaillé au Caire, au Centre d’Étude et de Documentation pour l’Égypte Ancienne (CEDAE) et a participé à de nombreuses fouilles archéologiques, notamment la mission de fouilles du CNRS dans la Vallée des Reines. Pour en savoir sur les activités et travaux de Florence Maruéjol : http://maruejol.com/
L’Asie joue un rôle - encore trop méconnu - sur la scène du monde depuis 1900...
Sait-on ainsi que la victoire du Japon face à la Russie en 1905 a été déterminante pour le jeu des alliances qui entraîna la Première Guerre mondiale ?
Ou encore que c’est en Mandchourie, dès les années 1920, que s’est mise en marche la Seconde Guerre mondiale ?
Que la guerre froide est née en Asie en 1945, et que c’est également là que s’est recomposé l’ordre international, à la fin des années 1970 ?
S’appuyant notamment sur les travaux d’historiens chinois, japonais ou coréens, Pierre Grosser montre que le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis étaient – et sont encore – des puissances asiatiques.
L’ouvrage de Pierre Grosser, L’histoire du monde se fait en Asie. Une autre vision du XXe siècle, renouvelle notre lecture géopolitique du XXe siècle et nous fait comprendre pourquoi l’Asie est si importante aujourd’hui.
Bibliographie de l’intervenant
Bibliographie complète (articles compris) : http://chsp.sciences-po.fr/chercheur-permanent/grosser
La reine au Moyen Âge, ses pouvoirs et fonctions au sein de la Cour du royaume de France...
La reine au Moyen Âge* reconstitue la vie quotidienne de l’épouse royale et sa place au sein de la cour. L’historienne Murielle Gaude-Ferragu montre la genèse progressive d’un " métier de reine " qui exclut l’autorité politique, alors qu’au Moyen Âge central, la reine pouvait occuper une position de pouvoir effective.
C’est ici que le genre, qui interroge le rapport entre masculin et féminin, est essentiel : d’une situation où la reine, jusqu’à la fin du XIIe siècle, pouvait parfois être directement associée au gouvernement royal, émergent dans le royaume de France deux pôles opposés. Le roi est désormais seul pourvu des attributs de la souveraineté, tandis que la reine occupe une fonction spécifique, celle de médiatrice, sur le modèle de la Vierge, qui peut exercer le pouvoir à l’occasion d’une régence, être enterrée à Saint-Denis ou jouer un rôle crucial dans le mécénat et les cérémonies, mais dont l’influence reste limitée et, surtout, informelle.
A la différence de l’Angleterre, cette opposition, construite à partir du XIIIe siècle, marque durablement la royauté française et tient les femmes à l’écart du trône de France, ce dont la redécouverte de la loi salique (qui les exclut de la succession), au XIVe siècle, n’est pas la cause mais la conséquence.
(Étienne Anheim - Le Monde du 17 avril 2014)
* La reine au Moyen-Age. Le pouvoir au féminin, XIVe-XVe siècle, de Murielle Gaude-Ferragu, Tallandier, 2014.
Entre réseaux sociaux et information-spectacle, les "complots" ont envahi nos cours d’écoles, conversations, espaces d’échanges et d’informations. Des attentats du 11 septembre 2001 aux illumminati, ils sont partout, à s’organiser pour contrôler nos vies, l’économie, la politique, le climat, etc.
"Ils", ce sont... les franc-maçons, les juifs, les "puissants", les musulmans, les bleus, les jaunes, les noirs, les rouges, les blancs, et tout ce qui s’explique peu ou mal, ce que l’on connaît peu ou pas ! Ce "ils" qui répond à tout, et surtout à rien, mais qui rassure tant.
"Le complotisme est un terme forgé récemment pour caractériser une manière déjà assez ancienne de voir l’Histoire, et qui peut se décliner de manière variée. L’Histoire est alors considérée comme le produit d’un complot ourdi par un ou plusieurs groupes, et il y a autant de complotismes que de groupes auxquels on prête le double pouvoir de mener l’Histoire et de masquer leur action. Auparavant, on employait le terme de « conspirationnisme » pour désigner la croyance selon laquelle les grands événements historiques avaient pour origine l’action occulte d’un groupe.
Lors de la grande répression de la sorcellerie aux XVIe et XVIIe siècles, on voit surgir l’idée qu’un pouvoir occulte et organisé menacerait la société. Le complotisme est enraciné dans l’imaginaire politique contemporain qui émerge de manière décisive avec la Révolution française. Dans un ouvrage paru en 1986, Mythes et mythologies politiques, l’historien Raoul Girardet traite de l’idée de conspiration. Il y évoque les idées du complot maçonnique, juif, jésuite… "
Pour nous raconter cette histoire et cette actualité, l’association Thucydide a invité Jérôme GRONDEUX, historien des idées politiques, aujourd’hui Inspecteur général de l’Éducation nationale, qui vient de publier, avec Didier Desormeaux, Le complotisme : décrypter et agir (Éditions Réseau Canopé, Collection "Éclairer", 128 p., ISBN : 978-2-240-04297-2).